La lettre hebdo de René !

Numéro 63

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Joseph_Proudhon

 

René LE BRIS - Président du RCEN

En visitant Proudhon !

Quelques mots sur les " sans rien " !

Cette attitude de mépris correspond à une volonté idéologique bien précise dans le libéralisme moderne du capitalisme.

 

Cela correspond à une volonté de faire des êtres humains des marchandises solvables : d'où l'intérêt exclusif aux classes  moyennes, les autres vivez comme vous pouvez, l'Etat vous abandonnera à votre sort ! Il y aura bien quelques ONG pour s'occuper de vous !

 

Et donc tout pour la Finance ! Malheureusement, en France, depuis les années 80, avec le rétablissement du " tout marché " à travers diverses formules gouvernementales, c'est un point commun qui raye les termes de gauche et de droite et qui explique largement le refus des urnes des électrices et des électeurs !

 

Il serait temps que le vrai camp radical de gauche mène une contre-offensive idéologique car nous n'avons pas les mêmes
valeurs : le despotisme, la cupidité, l'égoïsme mercantile, voilà le levain des macronistes et autres variantes ! Donc au-delà de notre combat sur le plan économique, lions celui-ci à ce retour à des valeurs humaines !

 

Je suis en train de lire " les confessions d'un révolutionnaire "
de Pierre Joseph PROUDHON. Lorsque j'ai commencé à militer en 1969 , mon organisation La Ligue communiste, prenait ce philosophe comme un "réformiste" qui retardait l'histoire qui " nous mord la nuque " !

 

Dans ce livre, PROUDHON tire les leçons des expériences passées de 1789 à 1848 des luttes de pouvoir. Alors j'ai fait ce constat : nous sommes toujours dans cette même période historique malgré les années qui passent. Voici donc quelques extraits qui peuvent ouvrir débat, notamment sur les rapports des gens avec le pouvoir.

 

" ... mais nous l'avons dit : les révolutions de l'humanité ne s'accomplissent point avec cette placidité philosophique; les peuples ne reçoivent la science qu'à contre-coeur; et puis, l'humanité n'est-elle pas libre ? Il s'élève donc à chaque tentative de progrès, une tempête de contradictions, des oppositions et des luttes qui, sous l'impression d'une fureur divine, au lieu de se résoudre amiablement par des transactions, aboutissent à des catastrophes. Il résulte de ces agitations et tiraillements que la société ne parcourt point la série de ses destinées sur un plan régulier, et par un droit chemin; elle s'écarte tantôt à droite, tantôt à gauche, comme attirée et repoussée par des forces contraires : et ce sont ces oscillations, combinées avec les attaques du socialisme et les résistances de l'absolutisme, qui produisent les péripéties du drame social. ... ".

 

Démagogie et Juste milieu :

" ... Le juste-milieu est l'hypocrisie du progrès; La démagogie en est la fièvre. Le juste milieu s'adresse de préférence à la bourgeoisie, hostile à la noblesse et au clergé, à qui elle reproche leur immobilisme et dont elle jalouse les prérogatives, mais qui répugne aux tendances radicales et se raidit contre les conclusions égalitaires du progrès. Le radicalisme va mieux au peuple. En effet, plus l'homme se sent déshérité, plus il est enclin à bouleverser, à reconstruire violemment la société qui le déshérite...".

 

Le passé et l'avenir :

" ... Dans la société, où les idées et les opinions se divisent et se classent comme les tempéraments et les intérêts, il y a donc deux partis principaux : le parti absolutisme, qui s'efforce de conserver et, de reconstruire la passé; et le parti socialiste, qui tend incessamment à dégager et à produire l'avenir. Mais la société, en vertu de la raison analytique dont l'homme est doué, oscille et dévie continuellement à droite et à gauche, de la ligne du progrès, suivant la diversité des passions qui lui servent de moteurs. Il y a donc aussi, entre les deux partis extrêmes, deux
partis moyens, en termes parlementaires, un centre droit et un centre gauche, une Gironde et une Montagne, qui pousse ou retient incessamment la Révolution hors de sa voie. ... ".

 

Dans la prochaine lettre, nous verrons cette pensée concernant les institutions , le pouvoir, l'intervention du peuple et nous ferons le lien avec Lénine dans " L’État et la Révolution " et Jean Paul Sartre sur " l’existentialisme " !

René LE BRIS - Canal Blog - 09/07/2017